Archives mensuelles : octobre 2015

Si ce n’est pas malheureux…….!!!!!

Bonjour à tous,

Ci-dessous une lettre reçue d’une jeune femme, que je propose à votre sagacité.

Je trouve malheureux de constater qu’il existe encore des soi-disant professeurs de chant…..et il n’est pas le seul. Dans ma vile, si vous saviez !

Apprendre à l’aide de Skype, et puis quoi encore ! Sans compter qu’il ne connait rien de son métier !

Pour faire de l’argent et rien d’autre, sauf à abuser les élèves !

Voici donc :

« Bonjour

J’ai pris connaissance de votre site en cherchant des conseils de chant pour aborder l’art lyrique, que je souhaite apprendre. Chantant depuis très jeune, de la variété, j’ai appris à chanter seule, et je m’aperçois aujourd’hui de certaines difficultés dans le chant tout autant qu’une gène permanente, dûes sans aucun doute à des années de chant instinctif, sans faire d’échauffement ou un des exercices,menant de mauvaise habitudes de respiration et d’émission vocale, j’ai l’impression que ma voix à perdu en clarté, devenue voilée, enraillée, et qu’elle fatigue vite.
J’ai encore une vie devant moi, et je voudrais mettre a profit du temps pour acquérir la bonne façon, celle qui me permettra de pouvoir m’exprimer artistiquement de la manière la plus libre et la plus à l’aise, tout en préservant ma voix. N’ayant pas de professeur aux alentours, j’ai pris récemment un premier cours de chant par Skype, le professeur m’a fait chanter des notes et noter mon étendue vocale pour me dire qu’elle était ma « catégorie », et il m’a annoncé que chantant avec fluidité les aigües facilement liés, j’étais soprano. Je l’ai bien sûr crue ( n’y connaissant rien et faisant le choix de la confiance) mais je viens de lire votre article qui me met un terrible doute dans cette confiance justement, car vous mettez en garde justement contre ce genre de procédé ( si j’ai bien compris).
Permettez-moi de vous formuler une requête concernant ma voix, j’aurais aimé avoir votre avis sur celle-ci, pour au moins savoir sur quels airs d’opéra je dois m’entraîner et ne pas forcer en étant dans la mauvaise catégorie et en abîmant une voix qui a déjà été usée. Mon autre requête est la suivante : proposez vous des cours par Skype ?:)
Je termine en vous remerciant énormément pour votre site, car il permet d’aborder sans détour et avec clarté, la voie de la voix.Je continue la lecture de celui ci et par la suite, commanderai sûrement le livre. »

Fatal orgueil….des conservatoires !

Extrait d’une revue dont je tairai volontairement le nom, afin de ne pas lui nuire…

    Qui de nos jours n’a jamais entendu parler de « l’exception culturelle française » ? L’intérêt pour notre patrimoine n’ayant peut-être jamais été si grand, il suffit d’ouvrir son journal ou d’allumer son téléviseur pour constater tous les efforts que font les médias pour nous convaincre que la France est bien une terre d’exception !

    Mais, dans le monde de la musique, il est une exception qui, si elle agit de manière assez discrète, n’en est pas moins aussi pernicieuse qu’ignorée. Les conservatoires sont, dans notre beau pays, le seul et unique moyen d’apprendre et de pratiquer la musique à un niveau semi, voire pleinement professionnel. Les autres « écoles de musique », publiques, privées, associatives, ou même encore les seuls professeurs particuliers ne sont pas considérés  aujourd’hui comme capables de produire des virtuoses : leurs élèves sont ainsi condamnés dès leurs premières années d’apprentissage à l’amateurisme, à une pratique musicale relevant du seul divertissement du dilettante qui, tel un héros du décadentisme, se pique de tout et ne s’arrête sur rien.

    Pourquoi une telle mainmise ? C’est au fond très simple. Comme on s’en doute, le conservatoire est un monde à lui seul, avec ses propres règles et sa propre politique, créant ainsi ce que certains appelleront « sociabilité savante », et d’autres « mafia ». En effet, dans un assez grand nombre de cas, les règles qui régissent les mentalités des instances dirigeantes d’un conservatoire ne sont pas systématiquement dictées par des principes artistiques (doux euphémisme pour dire qu’elles en sont totalement dénuées…), mais par des manœuvres politiques en tout genre et/ou (on choisira) par des prétextes fallacieux ; cela produit parfois des aberrations. Pour citer un exemple illustre, que restait-il au jeune Franz Liszt, en 1823, après s’être vu refuser l’entrée de ce qui ne s’appelait pas encore le Conservatoire de Paris sous le prétexte qu’il n’était pas français, sinon les cours particuliers ? Il suffira de consulter la biographie de ce génial compositeur pour savoir que cet obstacle fut bien vite renversé, et que cela ne mit, fort heureusement, aucun frein à sa carrière. Mais voilà un exemple qui révèle une spécificité profonde de notre mode de fonctionnement, car pour n’aller qu’en Europe, on ne trouve pas comme c’est le cas chez nous un tel effacement de la figure paternelle du « Maestro » devant celle de l’institution, institution sans le cachet et l’aval de laquelle il n’est pas possible pour un jeune instrumentiste (aussi virtuose soit-il) de percer en France.

     Le chant, qui nous intéresse plus particulièrement ici, ne fait malheureusement pas exception. C’est même encore pire, puisqu’aux constatations que nous venons de faire se greffe un problème théorique. En effet, le choix de la méthode fait déjà débat, et constitue à lui seul un point de friction entre les différents modes d’apprentissage, ce qui n’existe pas à notre connaissance pour les autres instruments. On voit aisément à quelles conséquences nous entraîne ces polémiques, à nous amoureux de l’Art lyrique : il se retrouve enfermé dans une nomenklatura agitée par des controverses auxquelles le public ne comprend rien. Petit à petit, c’est la tombe du chant d’opéra qui se creuse, alors qu’il n’est pas d’art plus populaire, puisque l’instrument (la voix humaine) est connu de tous, puisqu’il n’est nul besoin de salle de concert pour chanter ; un seul élément pourtant lui est vital : le public et ses applaudissements.

« C’est ainsi qu’ils chantaient »

Bonjour,

Concernant mon livre dont le titre est ci-dessus, un bon nombre d’exemplaires m’ a été commandé cette année.

Je propose, à chaque fois, que ceux qui me font le plaisir de le commander, n’hésitent pas à me poser toutes les questions qui viennent à l’esprit au fur et à mesure que la lecture avance.

Je le redis ici : n’hésitez pas à m’interroger autant de fois que vous le voudrez, car personne ne vous parlera comme moi au sujet de la méthode italienne traditionnelle et, obligatoirement, tout ne paraîtra pas clair et évident, méritant des explications.

Je trouve donc normal d’assurer ce service, et celles et ceux qui veulent venir pour une audition et obtenir des explications orales sont les bienvenus ! Simplement, comme vous le savez : écrivez moi à l’avance pour un rendez-vous.

Merci.

Après Otello…

Bonjour à vous tous et toutes chers fidèles et amis lecteurs,

Cela fait maintenant plusieurs semaines que je n’ai pas écrit d’éditorial. J’en suis désolé, mais espère que l’été s’est bien passé et la reprise pas trop difficile dans le contexte actuel.

Il y a eu, pour moi, les vacances, mais aussi beaucoup de rendez-vous à l’extérieur, beaucoup de demandes d’audition, de nouveaux élèves. Je suis encore surchargé pour tout le mois d’octobre, ainsi que le début de novembre, et à vrai dire un peu fatigué !

Hier au soir, je suis allé au cinéma Gaumont de ma ville, pour y entendre Otello en direct du Métropolitain Opéra de New-York.

Je sais, j’en suis conscient, que cela ne vaut pas le direct dans une salle d’opéra, mais comment faire pour entendre de grands artistes, du moins ceux que l’on ne verra jamais, ou presque, mis à l’affiche en France, de beaux décors, une mise en scène qui plait ou ne plait pas, mais qui a le mérite, avec les costumes, d’être en général grandioses.

La salle dans laquelle je me trouvais était à moitié vide, alors que celle du Met était archi comble !!!

Je passe sur la qualité des voix, ce n’est pas le propos d’aujourd’hui, bien qu’elle soit inférieure à la voix des artistes de ma jeunesse.

Le rôle d’Otello c’est pour moi Mario del Monaco, un peu Placido Domingo, et personne d’autre. Ce qui fait qu’il s’agit d’un opéra qui va bientôt tomber dans l’oubli, ou bien alors, tenant compte du fait que la majorité du public ne connait pas les voix, assister et applaudir des incapables pour ce rôle !

En sortant, j’ai allumé la radio, pour entendre, avec stupéfaction, que le XV de France avait été étrillé à Cardiff.

Tout cela me rend triste, car mon pays tombe dans la décadence à tous les niveaux.

Et pourtant, on s’y entend à vouloir donner des leçons au monde entier. Un peu d’humilité, d’intelligence et de travail : les choses iront beaucoup mieux !

Je reviens vers vous très vite car j’ai plein d’autres choses à dire.

Merci de me lire, et merci de la confiance que vous m’accordez.

Je remercie sincèrement celles et ceux qui m’ont commandé de nombreux exemplaires de mon livre au cours de l’été et de l’automne.

Dr Yaeche Roger