Enseignement du chant

L’enseignement du chant lyrique et d’opéra, du moins pour celles et ceux qui veulent tenter leur chance et faire carrière, doit satisfaire à 2 exigences, à savoir :

1- Trouver un bon professeur

2- Etre soi-même un bon élève, motivé et appliqué

Détaillons tour à tour ces 2 points :

1- Un bon professeur :

– Il doit tout d’abord avoir été formé à l’enseignement c’est à dire, posséder une solide notion de l’anatomie des organes qui concourent à la création et le fonctionnement de l’instrument vocal et de la physiologie de cet ensemble. Afin de former un élève qui pourra exercer son métier au minimum 30 ans, en toute sérénité, sans aucun souci de santé ni de détérioration de « l’instrument voix » par un forçage quelconque de sa voix.

– Connaître parfaitement une excellente méthode de chant qui respecte la physiologie et les règles de toute saine musicalité. Tant au point de vue du fonctionnement de l’instrument voix, de la respiration car le larynx est un « instrument à vent », le tout sous le contrôle du cortex cérébral qui verra patiemment se créer des connexions appropriées.Seule la méthode italienne de chant répond à ces critères !

Savoir enseigner, c’est à dire savoir expliquer à l’élève ce qui précède, lui demander de respecter les 3 temps obligatoires précédent l’attaque du son et ceux qui suivent ensuite, lui faire comprendre ce qui va et ce qui ne va pas dans l’émission des sons, savoir dire « stop » quand il est dans l’erreur, lui dire ce qu’il convient de faire pour que ce soit bien, à l’élève ensuite de mémoriser ce qui a permis au professeur de dire que maintenant c’est bien. Le tout s’appelle savoir placer la voix de l’élève, en fonction finalement, pour ce dernier, du « ressenti » et non de l’audition des sons qui varient d’un lieu à un autre. C’est simplement de la logique et du bon sens !

Etre armé de patience, écouter attentivement l’élève, ne rien laisser passer et surveiller la mise en application des temps en question jusqu’à ce que tout devienne réflexe et automatique ! Je vous promets que c’est très prenant et fatiguant à la longue pour le professeur, surtout quand l’élève ne comprend pas ou n’applique pas ce qu’on lui demande, même en prenant tout le temps nécessaire. le professeur doit aussi être motivé quand il a devant lui un élève de qualité. Je parle de ses qualités intellectuelles, pas forcément vocales, chacun ayant le timbre que lui a donné le « Bon Dieu » à la naissance, ce qui ne devra pas l’empêcher de chanter s’il aime çà !

Ne pas mentir à l’élève, ne pas le bercer d’illusions afin de le garder comme « client » !

2- Le bon élève :

– Il doit être conscient que s’il a choisi ce futur métier c’est parce que ce domaine lui plait et lui convient, tout comme on choisit d’aller dans une faculté plutôt qu’une autre.

Etre intelligent, le plus cultivé possible car la qualité de l’interprétation et du jeu scénique sont aussi de plus en plus au premier plan de nos jours.

Donc être motivé, car placer la voix et apprendre le répertoire demandent au minimum 3 ans, voire plus. Donc aimer travailler, avoir de la volonté, de la persévérance etc.

Posséder l’aptitude indispensable, ne pas se décourager, prendre au minimum 3 cours par semaine, d’une heure au maximum, et non pas 50 minutes tous les 8 jours….! Combien le piano, le violon requièrent d’heures de travail ?

Ne pas travailler seul chez soi au début, tant que l’on ne contrôle par l’émission des sons, sous peine de voir apparaître involontairement des défauts qu’il faudra corriger au cours de la leçon suivante.

Tout ce qui précède n’est pas bien entendu exhaustif. Nous voyons que le professeur et son élève forment une équipe, avec une grande confiance l’un envers l’autre. Il faudra aussi par la suite une certaine dose de chance, car on ne pourra jamais éliminer le facteur en question. Mais là on sort du sujet de cet éditorial.

Merci.