Généralités

Un peu, très peu d’histoire, rassurez vous !

Mais beaucoup de tradition !

1645 : Mazarin fit venir, pour la première fois à Paris, une troupe de chanteurs italiens. Pendant les deux siècles qui suivirent, ces artistes sont apparus dans notre capitale qui a toujours su accueillir les génies étrangers en leur offrant de véritables ponts d’or.

1779 : le directeur de l’Académie Royale de Musique, Devinnes du Valay, fit lui aussi appel à des artistes d’outre-monts. Citons également Napoléon qui, passionné de musique et de chant, sut retenir parmi nous ces mêmes artistes qu’il protégea de son mieux. Depuis, Paris voit toujours exister son Théâtre Italien situé sur les grands boulevards qui vécut la première de plusieurs ouvrages de grands compositeurs. Sans oublier le Théâtre National de l’Opéra de Paris et celui de l’Opéra Bastille.

Ci-dessous  2 photos :

  • L’Opéra de Paris (photo artlyriquefr.fr) du à Charles Garnier, architecte qui s’est inspiré, pour le grand escalier, de celui du Grand Théâtre de Bordeaux, et non l’inverse.

 Puis l’Opéra de Bordeaux, dit Le Grand Théâtre (photo Gettyimages) :

‘The Grand Theatre’ Opera House illuminated at night in the ‘Place de la Comedie’. Inaugurated in 1780

San Gimignano.

Nous changeons de région…

L’été, dans la région italienne de Toscane, des représentations exceptionnelles d’opéra sont données sur la Place du « Duomo ».

Magnifique à souhait, j’ai pu assister à une représentation de Rigoletto de Verdi avec un très grand baryton russe.

Ces évènements servent de « banc d’essai » aux nouveaux talents qui y rodent leur répertoire. Mario del Monaco y a chanté avant d’être mondialement connu. Aujourd’hui il est trop cher me disait l’ouvreuse !

Piazza del Duomo

Ce soir : RIGOLETTO sur la place del Duomo de SAN GIMIGNANO

A San Gemignano

De nos jours

Le chant d’opéra est en grande souffrance.

Pour nous, en France, l’opéra se résume au Baroque, à MOZART au 18ème siècle avec principalement « La flûte enchantée ». Puis « un peu beaucoup » de Carmen et Faust de Gounod, et au 19ème siècle : ROSSINI.

Pour moi l’opéra ne s’arrête pas là !, OUI, NON, et POUR VOUS ?

Que fait-on des belcantistes comme BELLINI et DONIZETTI, puis dans un autre style, à mes yeux, le plus grand des compositeurs pour la voix : Giuseppe VERDI.

Et tous les autres : PUCCINI, LEONCAVALLO, CILEA, GIORDANO, ST-SAENS etc.. j’en oublie bien entendu !

Inconnus me direz-vous ? Non, bien sûr, mais mis à part « La Traviata » de Verdi : jamais joués. Ou bien avec bonheur grâce aux artistes d’Europe de l’est et de Russie.

En dehors de ces derniers, pour entendre des ouvrages magnifiques qui demandent des chanteurs à voix : il faut sortir de l’hexagone !

Un de mes stagiaires s’est présenté à l’opéra de Toulouse où il s’est entendu dire, je cite : « Monsieur on ne peut pas vous prendre car vous chantez trop fort » (sic !!!!).

Comme il a épousé une soprano russe : il fait carrière dans son pays.

Posons nous la question : à quoi est-ce dû ?

La réponse est très simple : il n’y a plus de véritables enseignants du chant, nous ne sommes pas capables de former des véritables  futurs chanteurs, donc on ne les aime pas et on pratique le protectionnisme associé au bourrage de crâne ds élèves !

La France est un excellent pays de théâtre mais pas de chant.

Je me souviens, il y a un peu plus de 60 ans, je me suis présenté à l’examen d’entrée du conservatoire de Bordeaux avec un air de La Tosca : j’ai été recalé car je venais de « chez Guearti. » Même chose pour mes camarades de formation !

Comme motif : « vous refuserez de faire ce que nous allons vous demander » !

Remarquez qu’ils avaient parfaitement raison car je n’aurais jamais accepté de « déplacer » ma voix pour faire du « falsetto… »ou du « mixte appuyé » !!!

Et quant à créer dans chaque conservatoire une classe de chant à l’italienne, ce qu’aurait voulu mon professeur : ce n’était qu’une utopie !

Si j’avais voulu faire carrière dans l’enseignement du chant, au lieu de médecine bien entendu, j’aurais ouvert mon école en Espagne, probablement à Valencia, ville d’une culture incroyable, avec classe de pose de voix, d’interprétation, de jeu scénique, de solfège etc… Comme je suis espagnol d’origine, cela n’aurait soulevé aucune difficulté.

Il ne faut surtout pas accuser un phénomène de mode et, comme je l’ai entendu dire au conservatoire de Rouen, ma 2ème ville : « La Callas, Verdi, c’est démodé, on ne chante plus comme cela maintenant » !

Quelle honte de dire de telles âneries !

Dans ce cas, pourquoi Mozart, Chopin, Beethoven, Liszt etc. ne seraient-ils pas eux aussi « démodés » ?  D’autres facteurs essentiels en sont les responsables !

Mais parlons d’autre chose !

Chaque année, aux mois de juillet et août, se déroule en Italie à Torre del Lago, le festival PUCCINI.

Giacomo PUCCINI

Ce dernier est né à Lucca, splendide ville de Toscane en Italie.

Mais c’est dans sa résidence de Torre del Lago qu’il vécut et composa.

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A côté de sa villa se trouve un théâtre de plein air, toujours situé au bord du lac.

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 Par un beau soir de « Turandot« ….

La Tebaldi dans Turandot

En la République Tchèque

Je suis allé récemment à Prague. Ville hautement culturelle, comme celle de Valencia en Espagne, avec 2 salles d’opéra, plus des salles de concerts classiques et de ballets.

Le Théâtre national, immense édifice au toit doré, dont la salle de concerts peut contenir jusqu’à 1700 spectateurs.

Au répertoire :

– principalement les grands compositeurs tchèques avec la trilogie Janáček (Jenufa), Smetana (Libuše) et Dvořák (Rusalka).

– Opéras italiens également avec Verdi (Rigoletto, Aida, le Requiem et la Traviata) et Puccini (la Tosca, la Bohême). Côté ballets, Tchaïkovsky est à l’honneur avec Casse-Noisettes et le Lac des Cygnes.

L’opéra d’état, ci-dessous.

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Son vaste auditorium à la décoration néo-rococo reste l’une des scènes lyriques majeures de la capitale.

Au répertoire :

– principalement de l’opéra italien (Rigoletto, Nabucco, Aida, La Traviata de Verdi, la Tosca, Madame Butterfly, Turandot de Puccini) mais aussi des œuvres de Dvořák (Rusalka), Bizet (Carmen) ou Strauss. Les ballets sont aussi à l’honneur, avec notamment la représentation régulière du Lac des Cygnes de Tchaïkovsky et de Cendrillon de Prokoviev.

– Durant mon séjour j’ai pu assister à l’opéra « Aida » de Verdi avec des artistes de  grande qualité. J’ai pu prendre quelques clichés dans de mauvaises conditions, qui sont donc un peu floues, ce dont vous voudrez bien me pardonner !

L’interprète du rôle titre ci-dessus…

Aida Prague

Radamès, un véritable fort ténor, entouré de ses deux principaux partenaires dans les rôles d’Aida et d’Amnéris.

Pour les concerts, notons l’existence des salles prestigieuses comme le Rodolfinum dédié à la musique de Dvorak, la Maison municipale bâtiment Art Nouveau incluant 2 restaurants et un café renommés, avec la grande salle de concert Smetana, enfin l’Académie de musique.

Quel est le prix d’un billet dans la meilleure série pour l’opéra : 46 euros seulement, à comparer avec les prix en France…. !!

Heureux sont les habitants de cette magnifique ville !

Je vous laisse juger……Cliquez vite sur la vidéo ci-dessous pour écouter le grand air d’entrée de Radames, au tout début de l’opéra :