Le Point d’appui

 

Le point d’appui

Cette appellation vaut ce qu’elle vaut, mais elle désigne dans la bouche le point vers lequel les sons doivent se diriger, se focaliser, converger, afin de finir d’acquérir leur caractère musical puis se projeter vers la salle de spectacle et le public.

C’est le centre de projection de la voix.

Il est par conséquent indispensable que le travail de placement de la voix amènent les sons vers ce point.

Pour le déterminer il suffit de mettre la pulpe de l’index d’une main dans la bouche juste au dessus de la racine des dents du maxillaire supérieur. Il est ainsi aisé d’entrer en contact avec la partie dure du palais qui présente des « stries ». Cela se ressent bien sous le doigt.

Nous avons défini et ainsi trouvé le centre de projection de la voix appelé « point d’appui. »

Si on visualise mentalement le trajet que parcoure la colonne d’air, riche en potentiel sonore, depuis le larynx vers ce point, sachant que tout son se propage en ligne droite et que l’on chante la bouche ouverte, nous constatons qu’il évite soigneusement la partie molle et arrière du palais, les sinus, ainsi que la partie dure mais lisse de ce même palais.

Sachez et retenez bien cette importante notion, à savoir que d’eux-mêmes les sons ne désirent que partir en arrière. C’est grâce au soutien de la voix (voir le prochain chapitre), qu’ils se maintiendront au point d’appui ! Notion fondamentale s’il en est !!!

La partie molle du palais est le siège du falsetto ou voix de fausset, sans intérêt car les sons s’y écrasent sans rebondir, comme une balle de tennis que l’on jette à la plage sur du sable, très en arrière et se laissant déprimer sous le doigt.

C’est très assourdissant pour le chanteur, le niveau sonore pouvant atteindre les 85 décibels, présentant ainsi un véritable danger sur le plan de la santé ! De plus, impossible d’entendre les partenaires chanter, l’orchestre tout aussi difficilement, le public n’en parlons même pas ! (c’est pourquoi on sonorise les salles de théâtre).

D’où la nécessité de mettre une main en forme de pavillon derrière l’oreille, comme faisait Gilbert BECAUD et comme font les « chanteurs folkloriques corses ».

Plus en aval, la partie dure mais lisse est celle que l’on nomme par le terme plus ou moins barbare à mes yeux de « mixte appuyé, » qui dit bien ce qu’il veut dire, donnant un son un peu plus sonore que la voix de fausset dépourvue de toute valeur musicale et artistique. Moins sonore, bien évidemment, que celui obtenu au niveau du palais strié, et de plus ne se projetant qu’à moitié. Donc moins riche pour les auditeurs.

Si on accepte la facilité et l’absence de qualité, eh bien on est servi !

Le son qui se forme au niveau du point d’appui présente, je l’ai déjà dit, toutes les qualités musicales, permettant au chanteur d’entendre parfaitement le piano d’accompagnement ou l’orchestre, et même de pouvoir suivre les paroles ou le chant des partenaires, ce qui devient indispensable dans les passages chantés en duo, quatuors et sextuors.

Mon livre présente des schémas explicatifs auxquels je vous renvoie si vous le voulez bien.

Je ne désire pas mettre en ligne la voix d’artistes d’hier ou d’aujourd’hui utilisant le fausset, ni la voix mixte car ne présentant aucun intérêt ! Vous en trouverez facilement des exemples sur YouTube ou bien sur certains disques.

Beaucoup de « diminués » et sons dits « piano » sont chantés en voix de fausset, donnant un caractère faussement artistique, alors que la véritable raison est qu’ils ne savent pas ou ne peuvent pas faire autrement !

Vous avez noté l’importance que revêt ce chapitre dans la technique italienne. Le prochain est encore plus indispensable à comprendre et à appliquer.

Il s’intitule le soutien de la voix et la « posizione alta. »

Vous serez ainsi « armés » pour chanter de la meilleure manière qui soit, pour vous bien sûr, pour les spectateurs, mais aussi pour les directeurs de théâtre qui noterons, sauf en France, que vous vous distinguez en mieux que beaucoup d’autres artistes.

Quand je dis pour vous, cela signifie que durant toute votre carrière vous ne pourrez plus vous passer de cette manière de chanter, plus encore elle vous mettra à l’abri de tous accidents de santé nécessitant d’avoir recours à un phoniatre et/ou un médecin ORL !

Quelle tranquillité tout au long d’une carrière qui dure théoriquement 3 ou 4 décennies !

Le ténor TAMAGNO

C’est lui, à l’époque, à qui Verdi a confié le rôle titre de son opéra « OTELLO »Tamagno

Le ténor Francesco TAMAGNO

Ecoutons, extrait de ce magnifique opéra, un de mes préférés, le célèbre « adieu aux armes », Ora et per sempre addio »

En cliquant sur le lien :   EN CLIQUANT ICI.

Enregistrement historique avec la qualité de l’époque, que j’ai longtemps hésité à vous faire entendre.

Mais quel contrôle et parfaite domination de la technique italienne !

Il faut pardonner les inévitables bruits de fond et le côté saccadé du phrasé. A cette époque l’artiste avait le nez collé au pavillon et l’ingénieur du son le tirait par le col de la veste afin qu’il recule quand arrivait une note aigüe, puis le repoussait en avant ensuite etc.

IAGO et OTELLO

IAGO et OTELLO

Une anecdote encore : le soir de la première, Tamagno fut porté en triomphe jusqu’à son hôtel. Pour celles et ceux qui n’avaient pas pu assister au spectacle, faute de place ou de moyens financiers, il sortit sur le balcon de sa chambre et se mit à bisser l’air d’entrée, le célèbre  » ESULTATE. »

Magnifique, non ? C’était une autre époque…!

Leon ESCALAIS

Considéré parait-il comme le grand rival de Tamagno.

Je connais un de ses descendants qui a eu la gentillesse, il y a quelques années, de prendre contact avec moi pour me féliciter à propos du contenu de mon site.

 Leon EscalaïsLéon Escalais dans Guillaume Tell

Ecoutons le dans l’opéra « Guillaume Tell » de Rossini », l’aria « ASILE HEREDITAIRE »

En cliquant ici maintenant

Ce chapitre, ainsi que le suivant, ne sont pas évidents à bien saisir et mettre en application. Aussi n’hésitez pas à me questionner ou à venir me rendre visite, car rendre compréhensible pour tous cette technique italienne : c’est le but de tous mes efforts. Merci.