Soutien de la voix et ligne de chant. La Posizione alta.

Avant d’aborder ce chapitre très important, crucial même, qui est un des points clefs de la technique italienne traditionnelle de chant lyrique et d’opéra, commençons par la présentation de quelques salles de théâtre mythiques, afin de se donner du courage devant ce qui va suivre !

scala1Ci-dessus et ci-dessous : LA SCALA DE MILAN

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Maintenant, 2 photos du fameux théâtre SAN CARLO de NAPLES, la première salle d’opéra  à avoir été construite en Italie. Pendant la représentation, deuxième photo, la lumière est abaissée.

San Carlo

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Mais il n’y a pas qu’en Italie… Ci-dessous le Royal Opera House de COVENT GARDEN, salle dans laquelle j’ai eu l’immense chance d’assister, au « poulailler » à l’époque, à une représentation de LA TOSCA avec le grand baryton TITO GOBBI (1913-1984).

C’est là que se trouvaient les mélomanes qui désiraient suivre sur la partition le déroulement du spectacle. Non seulement c’était autorisé mais une toute petite lampe de chevet se trouvait à leur disposition, à chacune des places, au 1er rang du poulailler.

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Ci-dessous : depuis la scène du « Covent Garden Opera House »

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Maintenant : le METROPOLITAN OPERA DE NEW-YORK.

En premier lieu, l’ancienne salle, célèbre, mythique s’il en est, dans laquelle se sont produits énormément d’artistes de grande renommée dans la première moitié du XXè siècle !

Elle était située sur Broadway

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Ou encore, à l’époque des tramways, puis vu de l’intérieur. En assistant à une telle débauche de lumières et de belles voix, on devait se sentir dans un autre monde ! C’est à mon avis le but recherché quand on « va à l’opéra » et non pas voir ce dernier être défiguré quand on le fait se situer au 21è siècle !

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Maintenant c’est le LINCOLN CENTER, ci-dessous, qui abrite la nouvelle salle :

Lincoln Center

Bien d’autres salles mythiques existent de par le monde : en Espagne, en Argentine, en Australie. On ne peut pas toutes les présenter ici.

Une dernière toutefois : l’OPERA HOUSE DE SYDNEY, car c’est la patrie de la grande soprano Joan SUTHERLAND.

Opera SydneyPrise sous un angle inhabituel, sur un fond de gratte-ciels.

Pourquoi toutes ces photos ?

Selon moi, c’est pour nous permettre de rêver. Car en entrant dans une telle salle, on désire trouver un monde qui nous sorte du quotidien de la vie, de ses tracas !

Par ailleurs, je vais vous demander, en tant que chanteur actuel ou en devenir, de bien vouloir fermer les yeux, imaginer, rêver et finalement  vous poser la question de savoir si un jour il vous sera possible de chanter dans toutes ces salles à la grandiose renommée ?

La réponse est OUI puisque vous allez travailler votre voix avec la technique traditionnelle italienne à l’instar des artistes du temps jadis….

Cependant, cela est indispensable mais pas suffisant : car il va falloir acquérir ou développer votre sens artistique, en complément de la puissance de travail dont vous allez faire preuve, associée à la motivation qui vous sert de guide.

En France on voudrait que tout nous arrive tout seul et sans trop d’efforts, mais en tant qu’artiste vous savez bien que ce n’est pas possible.

Alors courage s’il vous plait, et lisez bien ce qui va suivre, car si vous l’appliquez et vous l’appliquerez obligatoirement, vous aurez une voix non seulement facile à manier, mais également riche en timbre sur toute son étendue, aérienne, comme en relief : c’est tout cela que donne le SOUTIEN DE LA VOIX ET LA « POSIZIONE ALTA »!
Plus le sentiment d’un bonheur intense. Croyez moi !

LE SOUTIEN DE LA VOIX

Car c’est tout l’Art du Chant : les compositeurs ont tous fait un travail remarquable. A vous de faire en sorte de les respecter tout en vous respectant vous-même en sachant interpréter leurs ouvrages !

Merveilleux, unique, incomparable, le soutien donne toute sa beauté et sa noblesse à la voix, au Belcanto, sans lequel il ne saurait exister.

Qu’avons nous fait jusqu’à présent : nous avons classé la voix en fonction du respect du timbre naturel, celui donné par la nature. C’est la moindre des choses !

Puis nous avons appris à respirer comme il convient afin d’envoyer de l’air sous pression de bas en haut vers le larynx, nous avons ensuite vocalisé selon la méthode traditionnelle italienne pour placer la voix au niveau du point d’appui, et maintenant il nous faut chanter avec un excellent soutienla colonne d’air maintenue par le diaphragme permettant toutes les modulations, du fortissimo au pianissimo, le tout propre au Belcanto, sans que jamais la voix ne passe en « arrière » ou ne sorte de ses limites physiologiques.

COMMENT DÉFINIR LE SOUTIEN DE LA VOIX

Il existe en réalité 2 sortes de soutien de la voix.

Pas facile à expliquer car il faut le vivre et le ressentir, mais on peut dire sommairement que par rapport à la position du larynx :

– un soutien venant de plus haut, c’est à dire du cortex cérébral, ce qui permet de faire comprendre au larynx qu’il lui faut trouver, en s’abaissant, la bonne position pour émettre la ou les notes qui conviennent. Comme pour tout instrument de musique, sa forme va varier en fonction de la hauteur de la note.

Comment ? Par le fait de penser et entendre mentalement, par anticipation, cette ou ces notes. Dès lors, par le biais du nerf pneumogastrique, le larynx va s’abaisser, l’apnée respiratoire, obligatoire, permet une attaque des sons d’une grande précision quant à sa justesse, des sons riches en harmoniques, créant la ligne de chant et son relief sonore.

– un autre soutien venant de plus bas, comme je viens de le dire auparavant, de la région diaphragmatique, par le biais de la colonne d’air qui exerce, vous le savez, une pression verticale de bas en haut, créant une vibration au contact du bord tranchant des replis musculaires appelés « cordes vocales ».

En résumé : le larynx reçoit donc des informations « du haut et du bas » : il se situe au carrefour de cette double action.

Tout cela va vous paraître abstrait, c’est pourquoi un STAGE D’INITIATION AVEC MOI EST INDISPENSABLE, INCONTOURNABLE ! Tout sera simple ensuite !

Le soutien d’origine diaphragmatique exerce, je le répète, une pression occasionnée par l’air qui vient alimenter les cordes vocales. Sans air : pas de son !

Pour mieux comprendre :

Je vous propose de faire la comparaison suivante : bras tendu, supposons que je pose sur la paume de la main, tournée vers le haut, un ressort à spirales. Pour pouvoir garder ma main immobile, je suis obligé de fournir une certaine force, dirigée de bas en haut, pour contrebalancer le poids du ressort qui, lui, appuie à l’inverse c’est à dire de haut en bas. Déjà, on peut parler de « soutien du ressort ».

Dans un deuxième temps, imaginons qu’une main étrangère vienne exercer une pression sur le sommet du ressort : Pour permettre à la mienne de rester immobile, je vais être dans l’obligation d’augmenter ma force de soutien. Je peux même anticiper sur la pression extérieure et fournir une force supplémentaire, toujours dirigée vers le haut, jouant de la sorte avec l’élasticité du ressort pour obtenir un mouvement vertical d’accordéon qui sera fonction des variations de pression de cette force extérieure.

C’est exactement ce qui se passe dans le chant : La pression extérieure est fournie par la glotte qui bloque le souffle, n’en laissant sortir qu’une petite quantité pour produire le son, et non pour « vivre », donc en APNÉE, la pression inférieure étant celle imposée au diaphragme par la tension des muscles de la paroi abdominale.

Selon la note à émettre, le soutien se trouve être plus ou moins important.

Ce qui précède est très capital, il doit devenir une seconde nature !

Pour le soutien que j’appelle donc « haut » : encore une comparaison si vous le voulez bien, en réfléchissant à ce qui suit :

Quand par exemple votre bras s’étend devant vous pour attraper un objet : est-ce qu’il a eu l’idée, tout seul, d’exécuter ce mouvement ?

Si oui, c’est médicalement très grave…. !

Eh bien non, le bras bouge car votre cortex lui en a « donné l’ordre » par le biais des nerfs correspondants qui font que les muscles du bras agissent et obéissent. Logique, non ?

En ce qui concerne le larynx, lui aussi il bouge, il s’abaisse (nous y voilà) changeant sa forme, comme pour tout instrument de musique, en fonction de la hauteur de la note à émettre, sur ordre du cortex ! Par le biais du nerf pneumogastrique qui commande aux mouvements du larynx, une de ses branches, le nerf récurrent, autorisant l’ouverture du larynx quand il convient « d’attaquer » le chant !

Vous conviendrez avec moi qu’il a fallu lui en avoir « donné l’ordre, » et pour cela il est nécessaire que des connexions corticales se soient créées, à l’instar des zones de motricité active du bras dans l’exemple précédent. Comme pour tout apprentissage, intellectuel ou physique.

Inutile d’en savoir plus, mais notons que l’on touche là à un domaine passionnant de la médecine neurologique. Il faut l’avoir dit une fois à l’élève, cela est suffisant, car quand une chose est comprise il est plus aisé de la mettre en pratique.

Ouf, c’est fait ! Un cachet d’aspirine ?

Avant d’aller plus loin, soufflons un peu en cliquant sur les liens ci-dessous, avec  deux videos mettant en scène Tito Gobbi, le second avec Maria Callas, tragédienne hors pair !

Spectacle donné, justement, à Covent Garden.

(Fin de l’entracte musical…….il faut bien reprendre 🙂

COMMENT FAIRE EN PRATIQUE

En travaillant votre voix de cette manière, les connexions neuronales vont se créer et vous serez ensuite à même de pouvoir « donner l’ordre » au larynx.

J’ai commencé à former un ami, Guy LONGARDI, grand amateur et connaisseur de l’opéra, qui donne des cours de chant à un groupe artistique d’inspiration italienne qu’il forme et dirige, le groupe ITALICA, dans le respect de tous ces principes vocaux. Une nouvelle élève, Célia-Marie, diplômée de musicologie, désire aussi pouvoir apprendre cet enseignement. Cet ainsi qu’après moi rien ne devrait être perdu d’une méthode d’une richesse incroyable !

En attendant je m’engage à vous apprendre comment maintenir et faire varier la position abaissée du larynx avant et après « l’attaque » de la phrase musicale, car il existe des temps à respecter, de plus en plus rapides jusqu’à devenir réflexes, avant de chanter la première note d’une phrase, puis ensuite celles qui suivent !

Cela s’appelle la LIGNE DE CHANT, conséquence du soutien de la voix !

LA POSIZIONE ALTA

Émettre un son avec toute la richesse harmonique voulue, avec tout le soutien nécessaire est une bonne chose. Mais si en plus on peut fournir à la voix une couche de vernis supplémentaire qui donnera à l’artiste un charisme sans égal, la joie de chanter, puis apportera à tous les auditeurs et spectateurs un plaisir absolu, une joie sans pareille : c’est mieux, la différence avec d’autres méthodes se fera sentir !

Si je pouvais mettre en ligne, pour vous permettre de faire la comparaison, le même air d’opéra, l’un sans soutien ou presque ni posizione alta, l’autre avec les 2, vous verriez immédiatement la différence. Mais je ne le ferai pas pour une raison facile à comprendre qui consiste à ne vexer personne !

Acquérir la Posizione Alta ne se décrète pas, ne s’explique pas en quelques mots. C’est en VIVANT et APPLIQUANT cette manière de chanter que vous la comprendrez et l’appliquerez : PAR LE RESSENTI !

Je vous demande simplement d’écouter sur notre site Luis MARIANO, Mario LANZA, PAVAROTTI, Placido DOMINGO et bien d’autres, hommes et femmes de la première moitié du 20è siècle !

Ce chapitre a été très long mais d’une importance capitale !
Merci de l’avoir lu jusqu’au bout !

Une fois encore : venez me voir, je suis là pour vous aider avec toute la compétence nécessaire, mais aussi et surtout la passion sincère qui m’anime, que je désire partager avec vous ! Merci.

Je vous propose ci-dessous les deux arias célèbres et le final du 1er acte de La Bohème de Puccini, transmis en direct live à travers tous les USA, qui a permis aux deux interprètes, la soprano brésilienne Leila Guimaraes et Luciano Pavarotti d’obtenir le « Emmy Adward for outstanding Classical Program in the Performing Arts » !

Heureux peuple américain !